01/10/2021

12/09/2021

L'HUMANITÉ

Nous sommes tous des déracinés. Réimplantés, la plupart ont tiré de nouvelles racines, ont adopté la nouvelle terre et oublié même les autres vies. D’autres, cependant, se promènent racines nues sans espoir et, bien souvent, sans désir de s’attacher à nouveau… Ils ont moins d’illusions sur leurs vies et celle des autres leur est, dans le meilleur des cas, indifférente et dans tous les cas étrangère.  

14/08/2021

ASSIMILATION PAR LA CULTURE

L’idée leur avait paru séduisante. Tous gagnants. Les détails sont secondaires… Et l’on apprend ainsi que des centaines de milliers d’enfants appartenant à des communautés autochtones ont été enrôlés de force (comprendre kidnappés et emmenés à des centaines de kilomètres de leurs familles) pour être éduqués dans la foi chrétienne. Ceci se déroulait dans un des pays les plus « civilisés » de l’occident. 

L’objectif était ainsi de « diluer » une culture, d’enlever la possibilité à ses membres de la perpétuer et ainsi l’éradiquer. 

On peut observer qu’en réalité c’était une attitude « charitable ». D’un point de vue matériel ces enfants étaient promis à une vie de meilleure qualité que celle de leurs parents. Ils seraient des bons citoyens, ils œuvreraient pour le bien de ce pays dont leurs ancêtres avaient été dépouillés. Personne n’aurait de mauvaise conscience, c’était pour leur bien. 

C’étaient cependant un vol d’enfants. Et un vol opéré sur les enfants même : vol de leur culture, de leur affection, les deux seuls éléments représentant une valeur dans la vie… 

Un troisième vol fut opéré dans un nombre considérable de cas : on leur vola leurs vies. Une part importante d’entre eux tombaient malades (ce qui n’était pas du à des maladies telle la tuberculose qui sévit généreusement et en emporta son lot) d’autres mouraient des suites d’une alimentation carencée (ces institutions réclamaient à l’État de fonds leur permettant de nourrir convenablement les élèves, sans que apparemment il fut donné suite aux demandes) et on ne compte pas tous ceux dont les vies furent gâchées par les sévices qu’ils subirent…

On découvre horrifiés les restes de plus de 200 d’entre eux enterrés de façon anonyme dans les prémisses d’une de ces institutions, dans une riche province de ce beau pays. ET il y a à peine quelques décennies il y avait plus de 300 institutions semblables…  


D'AUTRES LANGUES, D'AUTRES UNIVERS

L'étude des langues étrangères est habituellement perçue comme un atout ou une nécessité. Utile pour voyager et communiquer avec ceux qui, appartenant à une culture différente de la nôtre, n'ont pas fait l'effort d'apprendre notre langue. 

Ainsi présentée, elle offre peu d'attrait pour ceux qui considèrent la facilité d'évoluer dans leur propre langue, leur propre culture. Si peu d'attrait que la plupart de nos concitoyens se demandent si l'effort d'apprendre une autre langue et donc d'apprendre à penser autrement se justifie.  

Il est difficile d'expliquer la richesse d'un tel acquis. On peut facilement décrire les implications pratiques: possibilité d'échanger sans faire appel au dictionnaire, au traducteur, à l'interprète, lire dans leur langue originale des auteurs que l'on aime. On ne peut pas expliquer ce que c'est que de comprendre le monde d'un autre peuple, de percevoir autrement qu'à travers notre culture, une conception différente de la vie,. Sa propre situation dans le monde, le besoin du beau (ou l'indifférence à celui-ci), la perception de l'infini... 

La traduction ne donne qu'une pâle image de ces mondes. Un exemple - caricatural - permet d'en saisir la portée: la Chine et les Chinois. Leur culture est impénétrable parce que nous n'en possédons pas les clés. À une échelle moindre (l'impénétrabilité n'est pas totale, elle est un simple voile), il en est de même dans la communication avec les pays voisins. La connaissance d’une langue étrangère est l’accès à une autre culture. De l’intérieur et non pas telle que la décrivent les poètes ou autres traducteurs.

Dans tous les cas, l’accession à une langue étrangère est un enrichissement dans tous les sens du terme. Ce qui est important n’est pas l’apprentissage de nouveaux mots pas plus que d’une nouvelle grammaire et d’une nouvelle syntaxe (exercice déjà intéressant) ce qui est surprenant c’est l’enrichissement du vocabulaire avec une nécessaire ouverture à la polysémie de mots que l’on croyait connaître. C’est l’élargissement de l’horizon à des sens que l’on ne suspectait pas et cela sans effort. 

Comment peut-il en aller ainsi par le simple passage d’une langue à une autre : une forme simple de le présenter serait de dire que la réalité recouverte par un concept n’est pas toujours identique à celle de la langue parlée par le pays voisin. Y compris dans le cas où les deux cultures ont la même origine (ex. les langues romanes). Les trajectoires différentes des peuples qui les ont adoptées justifient les nuances. 

Ces nuances, sont-elles valables également pour des concepts abstraits, telles les « valeurs » d’une certaine culture Toute culture a ses crédos, ses valeurs. Certaines croient à l’universalité des leurs. Ils n’ont sans doute pas tort mais, de quelles valeurs s’agit-il ? La découverte d’une autre culture grâce à la connaissance de la langue, permet de tempérer l’universalité des valeurs dites « universelles ». Si le concept existe, il est rare qu’il ait le même sens. 

Les droits de l’homme, dont le droit à la vie, sont clamés ici et là. La démocratie, le travail, l’honnêteté, prenez n’importe quel concept et plongez dans une autre culture. Vous serez surpris de constater les nuances que présente la notion de démocratie ou celle de totalitarisme. 

Est-ce que le fascisme a un sens ? Oui. Universel ? Non, sans quoi il ne surgirait ici et là… Idem pour la plupart des « valeurs » qui fondent ou que conduisent un peuple. 

FIN DE REPRÉSENTATION

Quand le rideau tombe, le sourire se fige, la figure s’allonge et un sentiment d’ennui s’abat sur ceux qui, un instant plus tôt paraissaient si gais, si pleins d’humour et de vie. Le vrai rythme revient avec ses regrets (n’en ai-je pas trop fait ? peut-être j’aurais dû laisser parler les autres… J’aurais dû me montrer plus intéressé par ce que j’entendais…), ses arrangements (ce qu’ils avaient à dire je le connais, ils me l’ont raconté 50 fois !), ses espoirs (demain ce sera différent, ce sera plus convivial, on partagera davantage. 

Et il en va ainsi de ce que l’on appelle une vie sociale. Un prétendu partage d’un moment agréable. Si seulement on pouvait s’en passer ! Cette crainte d’avoir besoin des autres nous fait les supporter et même les chercher…  


08/07/2021

À MORT LA CULTURE, VIVE L’IGNORANCE!

 

Devrons nous bientôt, ceux qui avons eu la chance de recevoir un vernis de culture, nous réfugier derrière les oreillettes et les écrans pour écouter un morceau de musique d’un de ces « abominables » représentants de la classe dominante, tels Beethoven, Bach, Telemann, ou pour lire Nietzsche, Shakespeare, Flaubert ?
 Selon René Girard, le mécanisme du désir mimétique se met en place dès l’enfance. Il ferait même partie de l’évolution des individus. Ainsi dans la petite enfance, l’amitié profonde vise la fusion. Pour se découvrir, on essaie de s’identifier à l’autre, à un autre. Regarder de face son propre désir permet de le connaître et de passer à l’appropriation.

Est-ce à dire que le désir n'est pas inné (et propre) mais doit être construit (et incorporé)  ?

L’éloignement du monde des « actifs » est surtout un éloignement de la vie et le prélude au détachement de celle-ci.
 J’ai rêvé et me suis vu en pleine reconversion professionnelle. J’avais plusieurs projets intéressants, les choses se précisaient. Quelle ne fut ma surprise quand, au milieu de cela je me réveillai dans un corps qui avait le double de mon âge…
 L’anxiété nous conduit à dresser des dérisoires palissades contre des hypothétiques moulins à vent, apportant une fausse sécurité et négligeant la réalité quotidienne.

21/05/2021

 Il gravite autour de son propre monde sans que son regard s'attarde sur ceux qui passent à proximité. 

14/05/2021

CORDONS-BLEUS ET INFORMATICIENS

Les femmes savent toutes faire le cuisine, les hommes savent tous dépanner un ordinateur…

Voilà un cliché on ne peut plus faux.

Il serait plus juste de dire que, dans la plupart des foyers, les femmes préparent les repas. Elles sont donc cuisinières par destination mais rarement par nature (comme on dit en droit d’un bien immeuble). Quelques fois par vocation. Mais les cordons bleues ne courent pas les rues, loin de là. C’est parce qu’il faut nourrir la famille que l’on prépare à manger, point. Et la difficulté à innover, à impressionner les siens est compensée par un effort de bien faire ce que l’on sait faire. À condition que l’on parvienne à se créer un répertoire plus ou moins fourni de recettes.

Quid des hommes et des ordinateurs ? Non, mais vous rêvez ? S’il y en a un sur 20 qui sait chercher la faille, c’est déjà pas mal. C’est comme la mécanique. S’ils ne sont pas tombés dans la marmite dans leur enfance, ils savent à la limite qu’il existe un moyen, avec une bombe, de « réparer » - il serait plus juste de dire de « faire tenir » - un pneu le temps d’arriver dans un garage mais c’est à peu près tout. Ne comptez pas sur eux pour faire démarrer une bagnole qui cale. Elle va caler encore davantage sous le régime qu’ils lui imposeront… Et cela parce qu’ils n’ont pas l’intuition pour remplacer la connaissance défaillante.

Il faut donc cesser de se référer à ces clichés. Apprenez à préparer un repas correct, équilibré, que vous soyez homme ou femme. Non seulement il n’y a pas de honte à apprendre à faire la cuisine mais en plus vous aurez quelque chose qui se rapprochera beaucoup de que vous voulez. Observez le problème de l’ordinateur comme s’il n’y avait personne pour vous aider. Si la conception d’un ordinateur dépasse vos capacités, son fonctionnement en revanche est basique et la machine ne fait que ce qu’on lui demande. Ainsi, s’il y a un problème il y a de fortes probabilités pour que vous ayez fait une erreur. Que vous pourrez corriger. De plus, il y a des forums en ligne où des gens, d’un altruisme fou vous dispensent des conseils et ont La réponse.

06/05/2021

LA PANDÉMIE : UN RÉVELATEUR

L’arrêt brutal de la vie « normale » entraîné par l’arrivée sournoise et déterminée d’un virus hautement contagieux et létal nous a forcés à nous poser mille questions et à essayer, vainement dans la plupart des cas, de trouver des réponses. 

Nous avons à peu près tous, traversé ce que l’on appelle une crise existentielle. Elle commence vers la fin de l’adolescence et commence à s’estomper vers 20-22 ans. Des impératifs liés au quotidien nous forcent à mettre de coté ces interrogations - oh combien importantes - sur le but de la vie en général et la nôtre en particulier. D’une certaine manière il est heureux qu’il en soit ainsi. Autrement le taux de suicides serait sans doute bien plus élevé de ce qu’il est. 

Mais voilà qu’un facteur exogène dont on ne sait comment se défendre ralentit le temps, ralentit toutes les activités qui rythmaient, avec des hauts et des bas, des mieux et des pires, des espoirs et des déceptions, des ambitions et des résignations des vies qui finissaient par être plus ou moins vécues jusqu’à ce que l’heure sonne et l’individu ne soit plus qu’un souvenir. 

Confrontés à nous-mêmes, privés de liberté de circulation, limités dans les contacts sociaux, nous tentons le déni. Les réseaux sociaux explosent, arrivent à peine à véhiculer tant d’information, de communication, de solidarité, d’amitié, de tendresse, de solitude… 

Nous arrivons enfin à La question, celle qui tourmente l’être humain depuis que sa conscience existe : le sens de la vie. Les anciens qui, les premiers, ont commencé à vouloir laisser trace de leur réflexion n’ont cessé de s’interroger sur le sens de la vie… Leurs viens ont été trop courtes pour jamais trouver une réponse. L’homme n‘en sait pas davantage aujourd’hui alors il court, il s’agite, il se bricole une vie pour essayer de la justifier et meurt sans avoir avancé d’un pouce… Mais les générations qui auront traversé la pandémie du SRARS Covid_19 et ses variants auront dû chercher la réponse à la grande question sans parvenir davantage à la trouver dans la solitude de leur confinement. 


20/04/2021

ENDLESS DAYS

Ces jours sans fin qui riment avec temps d'insouciance, qui se fondent dans un passé sans fond...  Ils paraissent semblables, inconsistants et cependant ce sont eux qui comptent dans l'évaluation d'une vie. Qu'ils me manquent! Depuis plus de deux ans je me demande si je les retrouverai un jour. 

J'ai déjà récupéré ma maison, le reste devrait suivre. En aurais-je temps, l'envie? 



 

18/04/2021

DIGÉRER L'ÉMOTION

Il semble normal à tout un chacun d'exprimer à haute voix  ses impressions, ses émotions, avant d'avoir même eu confirmation qu'elles étaient bien là. Cela dérive même vers le sentiment, convaincus qu'une fois que cela aura été dit, son existence sera confirmée. 
Un peu de réflexion incite pourtant à la modération et à la prudence. La perception peut être le début d'une sensation, aboutir à une émotion, devenir un sentiment. C'est un long processus. C'est une des raisons pour lesquelles on a intérêt à la mettre en mots, comme on met en scène une situation. Lui donner un cadre propre à l''analyse. 
Bon, me direz-vous mais pourquoi accorder de l'importance à toutes ces impressions qui nous traversent pendant la journée? Parce que certaines méritent d'être mises de côté, analysées puis, éventuellement développées. Si l'une de ces impressions est en fait une émotion, il faut s'accorder le temps de la vivre i.e. de mieux la connaître, d'en saisir l'origine (qui peut avoir été un traumatisme) d'en suivre les prolongements... 
Une fois mise noir sur blanc on en perçoit la portée. Ou l'absence de portée, ce qui est presque toujours le cas. Mais alors on peut d'en débarrasser, tourner la page et cesser de l'évoquer. C'est ce travail de digestion qui est important. On se sent plus léger. On passe à autre chose, qui deviendra une idée, une réflexion, un développement et ainsi de suite... 

05/03/2021

Jeunes, ils marchent vite, allongent le pas pressées d’y arriver. Vieux, ils marchent lentement, parfois à petits pas, ralentissent pour regarder autour… Ils savent ce qu’il y a au bout du chemin …

01/03/2021

DÉCONF...

Les barreaux ont été enlevés. Libre circulation à nouveau. Les ex-confinés avancent d'un pas prudent, regard à droite, à gauche, personne dans leur sillage... Un halo d'inquiétude les entoure. Et si...? Le virus est là, mais où diable se cache-t-il? Pourquoi a-t-il poursuivi son expansion alors que tout le monde était enfermé chez soi? Plutôt, comment? Ce qui revient à demander comment circule-t-il? 
Certaines émotions méritent d’être développées sous la forme d’écriture de manière à pouvoir les surmonter et les dépasser. D’autres, au contraire, avivent la rancune, la frustration.


 

Dans la sphère familiale comme sociale aussi bien qu’en politique (intérieure ou internationale), rien n’est plus facile que d’engager un co...