EN DEÇÀ DU RIDEAU

Chaque matin, le scénario se répète sans se renouveler: on émerge d'un endroit douillet où il se sont déroulés des scénarios complexes, parfois regardés des l'extérieur, parfois vécus avec émotion, jubilation, anxiété, peur, incrédulité ou d'autre sentiments ou sensations. On traverse des paysages parfois déjà vus, parfois totalement inconnus. La matérialité ne fait aucun doute, sons, couleurs, odeurs, il ne manque rien à la réalité de ce que l'on vit. Et puis on commence à ouvrir les yeux et à prendre conscience de quitter ou même d'avoir déjà quitté cet endroit et d'être dans une autre réalité. Le souvenir de ce que l'on vient de vivre s'efface, se dissout  inéluctablement, le vent semble l'emporter, mieux le dissiper. Un flou commence à entourer ce qui n'est déjà plus qu'un vague souvenir et soudain il n'en reste plus rien. Ce soir, une fois fait le plongeon, on recommencera. 

Curieuse sensation que celle de ne plus avoir la maîtrise de sa vie… Un instant, votre maison brûle, vous plongez dans l'irréel… Que s'est-il passé? Malchance? Une conjonction de circonstances qui a abouti là, en détruisant ce qui était votre foyer, le centre à partir duquel vous gériez votre vie. 

Introspection, analyse: qu'est-ce que ma vie? Qu'était-ce ma vie? Le monde marche sur sa route, je le regarde marcher depuis le bord… 

Au moment de mettre noir sur blanc des pensées qui se bousculent. Puis, elles se taisent. Chacune essaie et parvient à se faire oublier. 

Nous communiquons par des messages cryptés. Interprétation libre. Donc communication parfois biaisée. Mais sans réelle interférence avec le quotidien. On arrive à se demander si l'on a besoin de communiquer. N'est-ce pas une habitude née de la nécessité de l'homme de vivre en communauté (en société) pour survivre? 

D'où vient cette impression de regarder passer la vie sur un chemin d'où on a été exclus? 

REVIVRE

Se réveiller un jour en se disant que la vie nous attend...

PROIE OU PRÉDATEUR?

Si la question vous était posée de savoir si vous êtes un prédateur ou une proie, quelle serait votre première réponse? 

En êtes-vous certain? Ne seriez-vous pas tantôt l'un tantôt l'autre en fonction des circonstances? 

Mais la question est mal posée. Ce qui nous intéresse c'est de savoir comment vous percevez vous et comment pensez-vous être perçu(e) par les autres.

Unamuno avait une théorie des trois Juanes ou les trois Jean): le Juan réel; le Juan idéal (celui qu'il croit être); le Juan qu'il voudrait être. Mais, dès lors qu'il y a un interlocuteur, voilà qu’apparaît un autre: le Juan idéal de l'interlocuteur. 

Quid de la transposition de cette théorie  à notre question?

Il n'est pas difficile d'imaginer que, si vous êtes dans la moyenne, vous vous promènerez allègrement d'un état à l'autre au gré des juges. Une fois déterminé l'état prévalent - disons prédateur - votre moi idéal serait sans doute un prédateur avec discernement (ou empathie, ou sens de la mesure). Mais comment vous perçoit votre ami le plus proche qui vous connaît depuis l'âge de 12 ans ? Ne serait-il tenté de vous décrire comme une proie qui endosse la peau du lion pour se prouver qu'il n'est pas un faible? Ou alors comme un prédateur sans foi ni loi? Ou même quelqu'un qui ne sait pas où se situer? 

Vous-même, que croyez vous être? 

LUNDI DE PÂQUES

Idem.

Les jours se suivent et se ressemblent. Mais si on s'arrête à analyser cette "prise en charge" de la population, on arrive à la conclusion de que c'est une prise d'otage… Confinés à la maison, interdits de regagner d'autres horizons, interdits de travailler, de produire, de faire… Ne respirez pas, on décide pour vous.

Au début, c'est commode. C'est pratique. D'autant que certains sont déclarés corvéables pour satisfaire les besoins de base. La peur chevillée au corps, ils se rendent à l'épicerie, la pharmacie, le supermarché dont les rayons doivent être approvisionnés en permanence pour une clientèle qui va arriver tout au long de la journée.

Et puis une évidence se fait jour: la liberté d'aller et venir et toutes les autres ont été mises entre parenthèses. Big Brother va décider pour vous. Il sait ce qui est bon pour vous.

Commode, certes si l'on ignorait qui est B.B., si l'on pouvait croire qu'il sait ce qu'il fait. Mais il a montré sa tendance à l'improvisation faute d'avoir su prévoir, ses hésitations entre plusieurs solutions et son inclinaison à suivre celui qui a parlé le dernier…

UN AVANTAGE DU BLOG

L'avantage d'avoir une fenêtre sur l'extérieur (un blog), c'est que l'on peut exposer ses états d'âme, sans se soucier des autres, sans les leur imposer. Et, sachant qu'on peut le faire, on se sent rassurés et on peut vaquer à autre chose sans les avoir livrés et sans plus y penser…! 

DIMANCHE DE PÂQUES

Agneau pascal comme il se devait… Un cheese cake réussi, une excellente bouteille des Puglie. On tient à la tradition et on la respecte. 

Pour que ce soit une tradition, il faudrait un rappel de ce que l'on veut honorer, célébrer, rappeler. Mais plus personne ne se souvient de ce qu'implique le geste. Sans doute en 2020 chacun de son côté a la possibilité de réfléchir au sens de cette tradition-ci. Une réflexion qui pourrait dissoudre le mythe qui s'est forgé autour. Les retrouvailles en famille n'auraient alors plus de justification. 

Journée printanière comme tant d'autres depuis toujours, depuis qui sait quand...

5 HEURES

L’heure du chant du coq. Mais vous n’en savez rien. Simplement vous vous sentez émerger de ce no man’s land où vous étiez si bien pour être submergé par des questions restées sans réponse, par des faits que vous aviez choisi délibérément d’ignorer, par des émotions… Enfin par tout un fatras dont vous n’aviez pas envie de traiter là, ici et à cette heure matinale. Il arrive que ce soit par des réponses à des questions que vous n’aviez pu solutionner mais, le plus souvent, ce sera par tout ce dont vous vous étiez abstrait depuis la veille ou davantage et que vous aviez activement refoulé. 

Que s’est-il passé ? Pourquoi votre cerveau vous impose-t-il de traiter ce problème-là à ce moment où vous ne demandiez qu’à poursuivre une nuit paisible de sommeil ? 

Rien à faire, votre « souci » ne se laissera pas écarter une deuxième fois. Parfois une solution se profile. Le sommeil reviendra sinon, résignez-vous à tourner sans cesse la courte boucle danse impitoyable devant vos yeux. 

Voilà sans doute pourquoi nombre de personnes préfèrent ne pas sombrer dans le sommeil, sachant que, dedans, quelqu’un veille.  

LA PEUR AU VENTRE

Réveil urgent, brutal après une nuit paisible. Rêves riches, dépourvus d'anxiété. Mais le passage à l'état de conscience est si soudain qu'il s'accompagne d'une sensation étrange à l'épigastre… Quelque chose est arrivé. Rappel d'autres circonstances semblables, toujours à l'occasion d'un deuil. Mais un deuil de quoi cette fois-ci? Une page qui est en train de se tourner. Un monde qui a déjà disparu même si l'on a l'illusion que tout va redevenir comme avant. L'échéance serait plus ou moins longue mais tout le monde l'attend, tout le monde y croit. 

CONNEXIONS ALÉATOIRES

L’idée qui avait commencé à prendre forme s’est à nouveau évanouie dans le bruit qui nous parasite. Pour se l’approprier il faut au moins en écrire une partie, la saisir au vol. Ce sont des connexions aléatoires qu’établit le cerveau en fonction de ce qu’il a à sa disposition. Le siège de cette pensée doit se trouver à mi-chemin entre la pensée et l’inconscient, ce dernier essayant de faire émerger des images, des idées, des émotions refoulées. Si on ne donne pas suite, elles seront mort-nées et vont probablement retomber dans le néant. Présentées à la pensée qui tourne en boucle, mais ne parvenant pas à se frayer un chemin jusqu’au conscient, elles vont disparaître et nous laisser appauvris. 

Si, en revanche, on accueille une de ces idées sauvages, on l’examine, on la développe, il y a de belles chances pour qu’elle nous apporte beaucoup de satisfactions. Rien ne permet de savoir si elle aura des prolongements, si elle sera riche ou si elle tournera court. Pour en avoir le cœur net, il faut lui prêter attention et lui donner l’occasion de s’épanouir. 

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DIAS ACIAGOS

Indolencia, desocupación, la mente vagabundea sin encontrar sosiego. Y saber que solo es un equilibrio químico cuya formula ignoramos... Mañana será mas bello, la brisa nos parecerá suave, delicada y sin embargo nada habrá cambiado. Solo los componentes. 

!Y hablamos de libertad!